La grande Enquête Jeunesse d’Adelia

Durant plusieurs mois, l’équipe d’Adelia a diffusé un large questionnaire sur les rapports qu’entretiennent les jeunes à leur territoire. Cette enquête quantitative et qualitative a été diffusée sur les réseaux sociaux, plébiscités par les jeunes, mais aussi grâce aux différents acteurs jeunesse du territoire qui nous ont permis de rencontrer directement nombre de jeunes. Nous tenons à les remercier au même titre que l’ensemble des associations et clubs sportifs qui nous ont ouverts leur portes notamment en régions Bourgogne Franche-Comté, Centre Val de Loire et Auvergne Rhône-Alpes. 

L’utilisation des services communaux, le rapport à l’administration, le sens de la citoyenneté, leur avenir … ce ne sont pas moins de 1034 jeunes issus de la France entière qui ont répondu à cette enquête. Nous avons fait le choix d’interroger de jeunes vivant dans des territoires ruraux et/ou des villes dites de moyenne taille (maximum 60 000 habitants).

Des thèmes et enjeux spécifiques aux 11-17 ans et 18-29 ans ont été abordés ; nous proposons ici de vous présenter les principales conclusions de cette enquête. 

Bonne lecture !

Le rapport des 11-17 ans à leur territoire

Une consommation directe, rapide et instantanée

Ce qui frappe le plus lorsque l’on interroge les jeunes de 11 à 17 ans, c’est leur attirance pour les activités de consommation “directe”. Nombre d’entre eux mettent en perspective l’absence de loisirs, de sorties possibles sur leur territoire, contrairement aux grandes métropoles, pourvues en activités qui attirent les jeunes. De plus, on remarque que les instances représentatives et l’ensemble des activités dites de long terme (être délégué de classe, s’investir dans une association), dans lesquelles un investissement est nécessaire sont délaissées par les jeunes : ce qui compte c’est ce qu’ils pourront consommer dans l’heure. L’instantané est la clé. On note toutefois chez ces jeunes une envie de s’investir mais là encore, dans l’instant. Une manifestation pour l’environnement ? Les jeunes seront au rendez-vous mais sur le moment. 

La proximité et l’accompagnement : facteurs clés pour comprendre et venir en aide aux jeunes 

Lorsqu’ils sont en difficulté, les jeunes plébiscitent davantage les cercles qui leurs sont proches : famille, amis, école. Proximité, quotidienneté … ces organes rassurent. Il est donc primordial de continuer à leur assurer une qualité d’écoute, notamment là où la collectivité peut agir (les familles et l’école). Toutefois, on note que l’administration et plus grave encore, les professionnels de santé, ne comptent pas parmi les oreilles attentives des jeunes, qui n’ont pas identifié chez eux une capacité d’écoute à la hauteur de leurs attentes. La communication est peut-être à revoir. Les enjeux qui ressortent ici sont ceux de la sensibilisation et donc de la confiance réciproque. 

Des jeunes critiques mais positifs concernant leur territoire 

Contrairement aux apparences, les jeunes apprécient dans leur très grande majorité leur territoire (62%). Les adolescents d’aujourd’hui, sont les jeunes adultes de demain. Si ces jeunes continuent à apprécier leur territoire, alors la conservation de ces jeunes à l’entrée à l’âge adulte est plutôt en bonne voie, à condition d’y être vigilant. Le champ lexical de la potentialité est même très présent ; ils mettent en évidence les richesses de leur territoire. Toutefois, la potentialité décrite met également en évidence les manques de leur territoire, qui ne profitent guère de ces potentialités. Ce dernier pourrait être dynamique, mais ne l’est parfois pas (manque de loisirs etc).

“ Pour les familles, le territoire est super. Pour les ados c’est plus compliqué … on manque de choses à faire!” 

“ Je trouve que c’est un peu mort pour les jeunes comme nous. Y a 2,3 évènements supers, on est au calme, je l’adore ma ville mais si on fait pas de sport, y’a pas grand chose. ”

Le rapport des 18-29 ans à leur territoire

Une meilleure compréhension du monde qui les entoure

Les jeunes de 18 à 29 ans sont davantage impliqués dans les instances représentatives. Accédant à l’indépendance et donc aux responsabilités, ils prennent conscience de l’importance de la compréhension du monde qui les entoure. Un plus grand investissement est visible chez ces jeunes. 68,4% des répondants disent s’investir dans la vie de leur ville ou de leur territoire.

Des jeunes attentifs au dynamisme et à l’image de leur territoire

Les champs lexicaux du dynamisme et de la potentialité ressortent très clairement, que ce soit positivement ou négativement. Les jeunes apprécient leur territoire. Attentifs au cadre de vie, un levier d’action pour attirer les jeunes adultes est ici visible. Il s’agit en fait de faire un choix : certains jeunes cherchent le calme, la nature et la sérénité. D’autres, les services, l’énergie et le dynamisme. Ces choix peuvent être déterminants et doivent être assumés, notamment quand on sait l’incertitude des jeunes adultes vis à vis de leur avenir proche (là où ils vivront dans les années à venir). 

Des jeunes qui veulent s’impliquer mais qui ne savent pas à qui s’adresser

Nombre d’entre eux (51%) se sont déjà retrouvés en situation de vouloir s’investir dans la vie de leur territoire sans savoir à qui s’adresser. Une difficulté à identifier les organes et acteurs relais est également visible lorsque l’on échange avec eux. Une offre qui apparaît éparpillée et manquant de lisibilité.  

Un manque de confiance vis à vis des institutions 

Ce qui ressort également de l’enquête, c’est la défiance vis à vis des institutions notamment politiques. Comme pour les plus jeunes, les sphères familiales et amicales sont identifiées comme principaux organes d’écoute des jeunes. Toutefois, l’environnement scolaire, devenu moins personnalisé devient plus hostile. Les professionnels de santé ne sont toujours pas considérés comme des oreilles attentives. Les enjeux sont plus importants que chez les plus jeunes car l’autonomie dans la prise en charge médicale apparaît. Les conséquences peuvent être importantes. Enfin, on remarque une défiance vis à vis des institutions. Près de ¾ des jeunes interrogés ne votent pas ou peu. Pour ces jeunes, les sphères politiques et administratives ne s’adressent tout simplement pas à eux. La communication n’est pas adaptée à leurs préoccupations.